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Georges Lançon

Respiration et méditation

Respiration, ce souffle qui nous relie à la vie

Lorsque la respiration commence c’est la vie qui commence. Lorsqu’elle s’arrête c’est la vie qui s’arrête. Le rapport au souffle va très au-delà de sa dimension fonctionnelle, qui consiste à amener de l’oxygène aux cellules de notre corps et de le débarrasser des déchets qu’elles produisent. La respiration est témoignage et manifestation de la vie qui s’exprime en nous.

En sus de ses fonctions ordinaires, qu’elle assume avec constance, elle est centrale dans de nombreuses activités. Dans le yoga, elle sert de base aux exercices respiratoires (pranayama) qui accompagnent la pratique des asanas. Dans le sport elle est nécessaire à la mise en cohérence de l’activité corporelle. Dans la méditation depuis des temps immémoriaux elle occupe une place essentielle. Elle est considérée comme une pratique spirituelle à part entière, adoptée par les différentes traditions bouddhistes.


Méditation et respiration

Respirer, une ancre pour méditer

Méditer c’est porter notre attention de manière intentionnelle, d’instant en instant, sur le moment présent et ce qui s’y déroule sans aucun jugement sur ce qui surgit en nous, pensées émotions, états mentaux.

La respiration nous accompagne à chaque instant, il est donc intéressant de la choisir comme objet d’attention. Choisir cette fonction corporelle est à la fois très pratique, car toujours à notre disposition, elle donne accès sur des espaces cachés de notre psyché, c’est une porte ouverte vers des dimensions spirituelles profondes.

Pendant la méditation il n’y a aucune gravité à ce que des pensées viennent traverser notre esprit. Simplement observons-les arriver laissons-les passer, laissons-les partir. Revenir sur le souffle lorsque l’on s’en est éloigné, que ce soit, à cause des pensées qui arrivent, ou d’une torpeur subtile. Dès que nous nous rendons compte que nous sommes partis, c’est que nous sommes à nouveau présent. A cet instant, sans violence, ramener simplement notre attention sur le souffle. La respiration, étant toujours présente quoi qu’il arrive, fonctionne comme une ancre. On peut y revenir à chaque instant car elle est toujours là et disponible.

La pratique de l’attention à la respiration

Lorsque, dans la méditation, on pose son attention sur la respiration, il s’agit d’orienter le projecteur de notre conscience sur le flux et le reflux de l’air qui entre et qui sort en nous. « Quand j’inspire, je sais que j’inspire, quand j’expire, je sais que j’expire » comme le suggère le sutra des fondements de l’attention (Satipatthana sutra). Il ne s’agit en aucun cas de contrôler sa respiration. Respirer est une activité naturelle qui fonctionne sans notre participation consciente, de manière autonome, sans y penser, le jour comme la nuit, que nous soyons éveillés ou endormis. Tout se fait tout seul, il n’y a rien faire.

Et pourtant ce n’est pas si facile, dès que nous portons notre attention sur quelque chose, nous avons l’habitude de chercher à en prendre le contrôle. Nous souhaitons tout diriger, tout mener à notre guise, de la manière dont nous pensons que les choses devraient être faites. C’est vrai dans de nombreux domaines de notre vie, mais là nous avons l’occasion d’observer cette tendance à l’œuvre, de voir comment nous avons peur de perdre le contrôle de la situation, le sentiment qu’il y a un risque à ne pas maîtriser ce qui arrive ou qui se déroule.

Un miroir de nos émotions.

Respirer n’est pas seul qu’un processus utilitaire nous permettant de réguler l’oxygène dans le corps ou de fixer notre attention. Cette fonction est importante, notamment pour renforcer nos capacités de concentration, mais elle n’est qu’une partie de ce que la respiration peut nous offrir. Elle est miroir de nos émotions, porte ouverte sur le cœur. Quand nous sommes angoissés, le souffle se fait court et rapide. Quand nous sommes détendus, il est plus relâché, long, posé. Porter l’attention sur le souffle est un moyen de prendre conscience de notre état intérieur. Celui-ci nous dit quelque chose de notre situation. La correspondance entre l’état de notre respiration, et notre état émotionnel signale là où il faut porter le regard. Lorsque nous acceptons de regarder, nous accédons aux zones les plus profondes de nous-mêmes, là où se nichent nos patterns les plus secrets, ceux qui construisent notre rapport au monde et aux autres.

Libérer les tensions et les blocages

Les vertus et bienfaits de l’attention à la respiration sont nombreux. Quand on pose son attention sur la respiration, tout ce qui arrive dans notre champ de conscience, sensations, pensées ou émotions, est accueilli comme étant ce qu’il y a en nous dans l’instant. Sans rien rejeter, sans rien fuir, une relation s’installe avec les objets dérangeants que nous avions l’habitude d’éviter, pensant ainsi nous mettre à l’abri des désagréments et souffrances qu’ils nous causent.

Le chemin est celui d’accepter qu’ils existent, qu’ils soient là. Les accueillir, leur faire de la place, et par effet d’accoutumance et de dilution, en dénouer les fils, en détendre les tensions. Contenir voire éliminer le stress, et ses conséquences délétères lorsqu’il s’éternise. Voir nos peurs et nos angoisses à l’aulne de notre intelligence réflexive. Minorer ou faire disparaître nos moments de panique et nos phobies. Résoudre ou diminuer nos moments de déprime. Améliorer notre rapport à la dépression, éviter qu’elle ne devienne chronique.

Peu à peu, à force de voir nos difficulté, de rentrer en amitié avec elles, des transformations se produisent en nous qui procure un apaisement joyeux, une forme de sécurité liée à la sensation de mieux maîtriser le contenu de sa vie, d’avoir du pouvoir sur ce qui arrive.

Lâcher prise

En posant notre attention sur le flux et le reflux de la respiration l’occasion nous est donnée d’une mise en pause. Nos attentes sont remisées dans un espace ouvert et disponible, celui d’un lâcher prise heureux et combattif. Nous devenons capables de ne plus nous laisser entrainer par l’avalanche des sollicitations inutiles ou nuisibles qui traversent parfois notre esprit et notre vie. Voir comment la respiration fonctionne toute seule et, quand on fait l’effort de simplement la regarder fonctionner, de constater la magie de la vie. Il n’y a rien à faire, tout se fait tout seul. Découvrir ce mécanisme à travers l’observation de la respiration nous fournit une clef de compréhension des processus qui sont à l’œuvre en nous.

La respiration va et vient, comme une vague, toujours en mouvement. Respirer est notre lien à la vie, c’est le métronome qui rythme le temps qui s’écoule et témoigne de notre appartenance au monde.


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