"La vérité n'est jamais dans le passé. Les vérités du passé sont les cendres de la mémoire. La mémoire appartient au temps. Dans les cendres mortes d'hier il n'y a pas de vérité. La vérité est une chose vivante, elle n'est pas dans la sphère du temps...Quel besoin d'une quelconque théorie, pourquoi postuler une croyance? Cette constante assertion d'une croyance est l'indication d'une peur: peur de la vie quotidienne, peur de la douleur, peur de la mort et d'une vie dénuée de sens. Voyant cela s'invente une théorie et plus elle est habile et érudite, plus elle a de poids. Au bout de deux mille ou dix mille ans, cette théorie devient vérité... Mais si vous ne postulez aucun dogme, vous vous trouvez face à face avec la réalité de ce qui est. Alors cela qui est est la pensée, le plaisir, la douleur et la peur de la mort. Lorsque l'on comprend la structure de la vie quotidienne - avec ses compétitions, son avidité, ses ambitions, ses luttes pour le pouvoir - on voit, non seulement l'absurdité des théories, des sauveurs, des gourous, mais on eut trouver une fin à la douleur, une fin à toute la structure que la pensée a élaborée.
La méditation consiste à pénétrer dans cette structure et à la comprendre. On voit alors que le monde n'est pas une illusion, mais une réalité terrible que l'homme a construite dans ses rapports avec ses semblables.
Lorsque l'homme est libre, sans motif de peur, d'envie ou de douleur, alors, et rien qu'alors, l'esprit devient naturellement paisible et tranquille.
Alors, non seulement peut-il voir la vérité dans la vie quotidienne, d'instant en instant, mais il peut aussi aller au delà de toute perception, là où l'observateur et l'observé prennent fin et où la dualité cesse."